Il vit son tout premier trajet en bus sans passager qui pue.

Adrien, jeune breton de 27 ans, prend le bus tous les jours pour aller à son travail. Lors de son 1765ème trajet, il découvre pour la première fois comment c'est quand aucun passager ne dégage d'odeur nauséabonde.

C'est une histoire presque invraisemblable qui est arrivée à ce jeune rennais salarié. Toujours armé de son casque audio pour rester dans sa bulle, Adrien a l'habitude d'emprunter les sièges les plus isolés pour s'éloigner au maximum des passagers "qui puent l'alcool, la sueur ou la merde". Malheureusement, cette stratégie s'avère inutile lors des périodes de pointe où s'aglutinent çà et là les usagers du bus. En effet, le nombre de sièges étant limité, l'abonné au bus trouvera toujours une place de fortune pour assurer son trajet, et dans cette affaire, il devra souvent se coller à un individu lambda. Même en priant, il est difficile de se dépêtrer des personnes hautement puantes. Malchance ou mauvais sort? Peu importe, il faut faire avec.

Ce mercredi 2 août, période estivale oblige, les bus sont désertés. Même si, quelques soient les circonstances, l'Univers semble toujours trouver le moyen de faire entrer une odeur désagréable dans le transport en commun, cette fois-ci, c'est jour de chance pour Adrien. Il témoigne : "C'est quasiment un miracle. Il y avait une dizaine de personnes dans le bus, et je me suis installé sur une place seule, comme d'habitude. Même avec mon odorat aiguisé, je n'ai pas perçu une once d'éthanol, de transpiration ou d'odeur de personne hygiéniquement instable." Il précise : "j'ai ressenti comme une paix intérieure. Et cela jusqu'à la fin de mon trajet. J'adore." Adrien met les choses au clair en nous expliquant qu'au trajet du retour, le miracle s'est vite éteint lorsqu'une mère de famille est entrée dans le bus, accompagnée d'un nuage invisible de déchets.

Nous retrouverons prochainement Adrien, l'habitué des transports en commun, pour un article sur la déception vécue lorsque le bus qui arrive affiche "ne prend pas de voyageurs".

André Chaucéa